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LE LUXE COMMUNAL - REPÈRES

 

Le Luxe communal est le nom d’un café, tenu par Napoléon Gaillard, Maître-chaussurier, inventeur de la chaussure en gutta-percha, et brièvement chef des barricades de la Commune de Paris. A la suite de la semaine sanglante, il s'exila en Suisse où il ouvrit un estaminet communard à Carouge.

 

Le visiteur se tient, à son arrivée sur le site, devant la vitrine du café et va, en passant la porte, accéder à de multiples niveaux d’appréhension de la Commune. Le café [1], et les étages au-dessus et en-dessous, ainsi que les espaces au-dehors, offrent de nombreuses opportunités de bifurcations et la curiosité de chacun engendrera la richesse de sa propre visite.

 

Le bâtiment lui-même remplit plusieurs fonctions : estaminet, épicerie, cordonnerie, cinémas, bibliothèque, musées, mais aussi espaces de spéculations uchroniques. C’est un labyrinthe spatial et temporel qui relie des épisodes historiques disjoints, le passé au présent, l’histoire à la fiction, l’utopie à la dystopie.

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- L’estaminet/épicerie, où Napoléon Gaillard accueille les visiteurs-visiteuses.

Obstruction : à l'entrée dans le café, les murs commencent à se lézarder. Les visiteurs disposeront d'indices pour endiguer le processus.

- Derrière le bar, la porte vers les salles des barricades.

- Face à la porte d'entrée, celle qui mène à la barge de haute mer qui porte le café.

- Au mur, les dessins de Gauthier conduiront à la prison Mazas.

- Sur les tables du café, les conversations entre les acteurs et actrices de la Commune.

- Sous l'estrade, le débeurdinoire.

- Sous l'escalier, le Kinétoscope [2], qui diffusera des diaporamas sur la Commune. Une trappe mène aux  souterrains, les 7 geôles de Blanqui au château du Taureau.

- La porte d’entrée du café mènera, selon qu'on la repasse une ou deux fois, à une version dystopique du café (de la Commune - nous sommes la société que la Commune n’a pas rêvée), ou bien à son jardin (Kropotkine).

 

- L’établi de chaussurier de Napoléon Gaillard, son traité sur les chaussures en gutta-percha. 

- Les chaussures exposées conduiront arbitrairement vers d'autres espaces du site.

- La porte vers le cinéma, qui proposera une programmation de fictions ou de documentaires.

Obstruction : la salle est envahie par un nuage noir menaçant.

Trouver comment endiguer le phénomène.

- La porte vers la place Vendôme, désimpérialisée d'après William Morris.

- L’escalier menant au premier étage. 

  Obstruction : dans l'escalier, des embûches invisibles renvoient les visiteurs au bas de l'escalier.

  Trouver comment les dégoupiller.

PREMIER ÉTAGE

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- La bibliothèque dans laquelle seront conservés les documents d’archives photographiques et textuels (en cours).

On accède ici aux projets de la Commune : principales mesures / décrets, arrêtés, ordres, proclamations / Journal officiel / partie non-officielle du Journal officiel / projets non-réalisés / projets extrapolés / contexte théorique et historique du projet.

Obstruction : à l'entrée dans la bibliothèque, la pluie se met à tomber du velum au plafond.

Trouver les indices permettant d'endiguer le phénomène. 

- Le musée des inventions présente les inventions réalisées par les communard.e.s et participant.e.s de la Commune de Paris.

 

- L’escalier qui mène au deuxième étage. 

Obstruction : dans l'escalier, des embûches invisibles envoient les visiteurs en vol plané.

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Vitrines des caricatures, issues de la presse satyrique de l’époque, qui mènent à des propositions liées aux "projets extrapolés".

Obstruction : Une armée de spectres envahit l'espace et un épais brouillard monte du sol.

Trouver comment les déconnecter pour continuer la visite.

Trois portes conduisent : 

- vers la salle du "gai rossignol" et de la danse macabre, liée aux morts mal ensevelis de la Commune.

- vers la roue de Thiers.

- vers le musée de la photographie : salle Disdéri/Braquehais, salle Appert, jeu de Paris brûlé (Eulalie Papavoine, accusée d'être une pétroleuse et Thomas Cook, organisateur de voyages touristiques dans Paris brûlé), salle des pétroleuses, salle des photographies de Paris en ruine (avec leurs livrets).

Salle du magicien de Versailles, inspirée du Magicien d'Oz.

Escalier vers la Hune, la chambre à métamorphoses de Napoléon Gaillard.

Obstruction : dans l'escalier, des fils invisibles emmaillotent les visiteurs comme dans une toile d'araignée. Trouver comment s'en défaire pour continuer.

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Au troisième étage, à très grande hauteur, Napoléon dispose d'une chambre à transformation : chambre du Luxe communal, des projets non-réalisés, des uchronies, des utopies réelles, chambre-bestiaire de l'ennemi.

 

Cette chambre mène également vers la bataille finale des Astra et des Monstras (Aby Warburg), lors de laquelle naitront les constellations de la Commune de Paris.

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Les 7 geôles de Blanqui. La trappe du Kinetoscope (dans le café, sous l'escalier) mène vers les 7 geôles de Blanqui, liées au poème "Les sept vieillards" de Baudelaire, que Walter Benjamin associa au texte rédigé par Blanqui pendant son emprisonnement, "L'éternité par les astres". 

La plateforme inférieure permettra l'évasion du visiteur et de Blanqui, en donnant accès à un radeau qui, guidé par les astres, les mènera vers l'ile du 18 mars 1871, premier jour de la Commune de Paris (Blanqui fut arrêté par Thiers le 17 mars). 

Obstruction : un fort vent ascendant fait remonter le visiteur vers la trappe, empêchant l'évasion de Blanqui. Un indice lui permettra de faire tomber le vent. 

 

 

Christiane Carlut, avril 2023

 

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1 - Le café est un lieu de sociabilité politique important dans les années qui précèdent la Commune, de rencontre entre classes laborieuses et bohème (journalistes, artistes, étudiants), voir Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche, Ed. Zones, 2013, page 264 

2 - Le Kinétoscope est le plus ancien dispositif de l’histoire du cinéma, destiné à visualiser les œuvres photographiques donnant l’illusion du mouvement.

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