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La photographie, qui s'était développée pendant la Commune, prend son essor commercial après la semaine sanglante : photos des sites incendiés vendus aux touristes venus "admirer" les ruines, portraits des communard.e.s incarcéré.e.s vendus par Appert.
Le tourisme des ruines rencontrera un grand succès, en France et en Angleterre. Thomas Cook
organisera des voyages et accompagnera lui-même l'archevêque de Canterbury et sa soeur.
Marville : ruines de l'Hotel de Ville, salle de réception
Rotonde la Villette, arrière du combat
Grenier d'abondance
Porte Maillot
LES GUIDES DE PARIS-BRÛLÉ
"Le guide-recueil de Paris-brûlé – Evénements de mai 1871" >>, contient le récit de l'entrée de l'armée versaillaise à Paris et la bataille des rues, des notes historiques et archéologiques sur tous les monuments et maisons particulières incendiés ou détruits – Un joli plan de Paris colorié et une collection de photographies avant et après l'incendie par Pierre Petit. Paris, E. Dentu, libraire-éditeur, introduction de Ed. Moreau.
"Le Guide à travers les ruines. Paris et ses environs, avec un plan détaillé" >>, de Ludovic Hand et J-J Blanc, Paris Alphonse Lemerre, éditeur.
"Paris incendié" >>, de Henri de Bleignerie et Édouard Dangin, qui fait état de 11 bâtiments disparus et de dégradations dans cinq rues du centre de la capitale.
John Mottu édite, dans le Moniteur universel, des chroniques sur les destructions : "Les désastres ordonnés et causés par la Commune dans la seconde quinzaine de mai 1871" >>. Sa démarche, écrit Lewandowki, est motivée par le fait que :
"Plusieurs journaux, sous la légitime émotion du premier moment, ont exagéré les incendies et destructions, de sorte que les étrangers qui arrivent à Paris croient trouver une ville en ruines, et sont fort étonnés […] de trouver des quartiers intacts, sans aucune trace d’incendie ou de projectile."
​​​​​"Des plans illustrés, écrit encore Lewandowski, sont également mis à la disposition des touristes qui ne manquent pas d’acheter, en souvenir de leur promenade, toutes les séries de photographies. Ce tourisme qui remplit les hôtels et les restaurants va favoriser la reprise de l’économie, paralysée depuis plus d’un an par la guerre franco-prussienne, puis par l’insurrection.​"
Pour embellir cet affreux Paris que nous devons à la misérable munificence des maçons modernes, ne pourrait-on semer çà et là quelques ruines, brûler la Bourse, la Madeleine, le Ministère de la Guerre, l'église Saint-Xavier, l'Opéra et l'Odéon ?
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Joris-Karl Huysmans, L'architecture cuite et autres textes, 1893