FICTION
POLITIQUE

STORY
BOARD
LE LUXE COMMUNAL SERA UNE PLATEFORME INTERACTIVE EN 3D.
LE PRÉSENT SITE EST SON STORYBOARD.
ENJEUX
Le Luxe Communal explore les projets sociaux, politiques, culturels, scientifiques de la Commune de Paris : les projets énoncés mais pas réalisés, les projets réalisés par décrets ou arrêtés, les projets-héritiers qui en sont extrapolés ; mais aussi ses inventions, son imaginaire, d'hier et d'aujourd'hui, et ses récits contradictoires.
Car l’héritage documentaire de la Commune est peuplé de rêves et de cauchemars. Dans le champ artistique et littéraire, une forte polarisation rassemble, d’un côté la Fédération des artistes et les positions communardes de Courbet, Vallès, Pottier, Rimbaud, Verlaine ; de l’autre, une majorité d'écrivains qui rejettent la Commune, Sand, Flaubert, Gauthier, Du Camp, Daudet, révélant les aspects haineux, mensongers, irrationnels de leurs critiques par l’usage de terminologies criminelles, animalières ou pathologique : un bestiaire.
A cet héritage s'ajoute ceux des deux Appert : Félix Antoine, général de corps d'armée, et Ernest, photographe, qui mettront leurs compétences, militaire (jugement des Communards à Versailles) et artistique (invention du photomontage), à disposition de la ré-écriture versaillaise de l'histoire de la Commune.
Récit contre récit, image contre image, le projet aspire à mettre en perspective ces conflits, rêves et cauchemars / Astra et Monstra, jusqu'à la bataille finale qui générera les constellations de la Commune.

Gustave Courbet

Maxime Du Camp
PUBLICS
Le Luxe Communal vise un public sensible à l’histoire de la Commune de Paris, enseignants, historiens, chercheurs, mais souhaite sensibiliser d'autres publics, en particulier les jeunes publics adeptes de chaines d'histoire publique (Nota Bene et d'autres) et de jeux en ligne, accoutumés aux immersions historiques. La possibilité est donnée de désamorcer les extensions ludiques, selon l'usage que l'on souhaite faire du site.
Le visiteur.se évolue dans un espace élastique, en permanente transformation, qui s'étire au fur et à mesure de sa progression. Sa curiosité déterminera la dimension exploratoire du site, la promenade du curseur lui permettant de révéler des zones actives a priori invisibles. Le batiment résiste, à chaque étage, aux intrusions des visiteurs et oppose des obstructions à sa progression, qu'il faudra juguler par des actions fondées sur les indices dispensés.
Confronté à une histoire multicouches, à des archives contradictoires, textes et images, le visiteur est sollicité par des jeux, des enquêtes, est confronté à différents états d'un même lieu, et peut intervenir sur le cours de l'histoire (évasion de Blanqui du château du Taureau, désimpérialisation de la place Vendôme, mise en orbite du Sacré Coeur...), à travers certains projets « extrapolés » (histoire contrefactuelle).
A terme, les visiteur.se.s. seront invité.e.s à déposer leurs projets extrapolés sur le site en les adressant à la rubrique "Contact".
Jules Vallès
FORME
Le story-board présente une architecture paradoxale – le café de Napoléon Gaillard - qui épouse les traces des polarisations historiques de la Commune : les dimensions intérieures excèdent (de beaucoup) les dimensions extérieures du bâtiment, qui repose à la fois sur terre et sur mer (la Commune s'ancre et elle dérive), et présente des dispositions récurrentes à la métamorphose, à la dégradation, à la régénération... Le bâtiment : estaminet, épicerie, cordonnerie, cinémas, bibliothèque, musées, prisons, hune, barge, radeau... est un labyrinthe spatial et temporel qui relie des épisodes historiques disjoints, le passé au présent, l’histoire à la fiction, un espace de spéculations uchroniques, utopiques et dystopiques.
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George Sand


Théophile Gauthier
FICTIONS
Roman national. Mythe. Histoires. Propagande. Satire. Caricature. Mensonge. Fabulation. Calomnie. Camouflage. Déréalisation. Substitution. Falsification. Utopie. Dystopie. Uchronie.
La fiction intervient à plusieurs niveaux et prend des formes bien différentes dans la construction de l’histoire de la Commune. La dimension passionnelle qui lui est attachée polarise et radicalise, en positif ou en négatif, ses récits. Ces différents niveaux de fictions s’interconnectent avec les faits, organisent un tressage narratif où les récits s’affrontent sabre au clair, s’escamotent les uns les autres, s’entre-sabordent.
Les propositions contrefactuelles (l'histoire avec des « si ») de Blanqui et de Morris permettent de se hausser sur les épaules de la Commune avec les yeux de ses imaginaires, autorisant de nouveaux outils à la construction du projet.
Napoléon Gaillard


FICTION POLITIQUE
Tout pouvoir est pouvoir de mise en récit.
La fiction politique se définit comme « capacité du pouvoir à se raconter, mais aussi à tordre les récits de nos propres vies, par l’articulation entre art de raconter et art de gouverner ». Cette définition de Michel Foucault engage un double niveau de réflexion : sur les manières dont la Commune nous a été contée et sur les manières dont nous entendons, à notre tour, la raconter.
Gustave Flaubert

Le café de Napoléon Gaillard est un espace hétérotopique qui a, selon Michel Foucault, ce « pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces incompatibles". Michel Foucault, "Des espaces autres", 1967
on rencontrera : a) des informations et des postulats rationnels ou irrationnels (fantasques, fantaisistes, fantastiques), émotionnels, invariants ou fluctuants, qui se métamorphosent selon les lieux d’accès ; des protagonistes de la Commune en construction, et de Versailles en embuscade;
on suivra : b) des chemins linéaires et non-linéaires, des jonctions et des bifurcations, des axes directs et des voies buissonnières ;
on empruntera : d) un pyroscaphe, une barge et une coquille de noix à aube, une anti-baleine, un anti-requin et un anti-phoque pour naviguer sur les océans, les fleuves, les rivières et les ruisseaux qui portent la Commune, mais aussi des chaussures en gutta-percha à propulsion aléatoire et un anti-lion de Fourier ventre à terre;
on visitera : c) des chambres, des cinémas, des musées, un panoptique, des cafés, des bibliothèques, des jardins utopiques et dystopiques, des quartiers, des villes, des pays, des continents, des iles lointaines qui tous dérivent ;
on traversera : e) des barricades, des barrages, des labyrinthes, des murs, des passages secrets, des tunnels aériens, des souterrains célestes et des enclaves, des prisons, des pièces-fantômes qui s'immiscent dans l'espace, invisibles de l'extérieur du bâtiment.
on observera : f) des métafrontières surgissantes, ubiquitaires et menaçantes, qui peuvent emprisonner le visiteur dans la page ou l’expulser du site; l'envol commercial de la photographie dans Paris brûlé, l'invention du photo-montage et de la falsification de l'histoire par Appert
on lira : h) des récits contradictoires, élogieux et calomnieux, factuels et falsificateurs, fabulateurs, caricaturaux, romanesques; des conversations de café entre acteurs et adversaires de la Commune; des données contextuelles historiques, les décrets du Journal Officiel, les faits-divers publiés dans les parties non-officielles du Journal Officiel et l'histoire de la vente de Madame Sapeta;
on butera : g) sur des obstacles invisibles, des obstructions climatiques, des culs-de-sac piégés, des portes collées aux murs, des vents ascendants, des spectres évadés de leur fil à linge ;
on écoutera : i) la musique du clavier d'Outre Rêve de Louise Michel, des conversations de comptoir, le rire du Magicien de Versailles, des ritournelles déterritorialisantes, la musique de la danse macabre de la Semaine sanglante, les chansons du gai rossignol pendu et celles des Fédérés;
On suivra les fils rouges des
parcours dans l'onglet "REPÈRES".
